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AISSAWANIYYA AU FESTIVAL JAZZ IN RIADS
 
Anne-Laure Lemancel, Mondomix, France, 19/11/07
 
La nuit tombe sur la place Boujloud. Le soleil darde ses derniers rayons. L’immense espace blanc situé derrière la Médina s’embrase doucement des lueurs du couchant : un crescendo de la nature qui salue l’apogée du festival. L’appel de la prière mène une partie des hommes à la mosquée. D’autres se dirigent d’un élan religieux vers la grande scène, qui accueille ce soir Aïssawaniyya et Nguyen Lê.
Au festival de Musiques Sacrées, les concerts de Bab Makina se répétaient deux jours plus tard sur la place Boujloud : des manifestations gratuites destinées à la population fassie, écartée d’un circuit "officiel" aux tarifs élevés. Nous avions alors pu observer la ferveur onirique qui émanait du lieu, la communion d’un public familial, réceptif et généreux, la douceur autant que la fièvre d’une fête rituelle. Et voilà que ça recommence : l’atmosphère saisit aux tripes, au cœur et au corps –la sensation physique, à même la peau, de vivre un moment de pur bonheur. Dans un écrin de montagnes, de créneaux blancs et de minarets, un groupe se masse autour d’un montreur de singe, tout droit sorti d’un livre d’images, tandis que fusent les premières notes.

Aïssawaniyya
C’est au tour d’Aïssawaniyya d’inaugurer la soirée. Depuis six ans, la formation unit Niyya, quartet de jazz dirigé par le saxophoniste de jazz Mehdi Nabti, à la confrérie soufie Aïssawa. Lors d’un voyage d’étude, ce jeune musicien de la banlieue parisienne, par ailleurs docteur en sociologie et conférencier, tombe amoureux de cette musique de transe, au symbolisme ésotérique. Hadj Azedine Bettahi, chef de la confrérie, propose une alliance originale et électrique entre lila -la cérémonie soufie- et jazz. Les soupçons disparaissent dès le premier morceau. Loin d’être artificiel, le projet affirme une maturité rare dans ce genre de fusion, une compréhension mutuelle et précise de la musique de l’ "autre". Les chorus de jazz déroulent leurs notes sur le tapis des rythmes marocains hypnotiques, renforcés par une batterie acquise au langage soufi, comme si ces deux univers devaient forcément se rencontrer. Malgré un stress palpable sur scène dû à des problèmes techniques, le concert révèle une idée intéressante et bien menée, appréciée par un public dérouté, mais conquis. À suivre donc !

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